Nefertari et Osiris

Reproduction en mosaïque de la fresque de Nefertari et Osiris située dans l’Annexe Est de la tombe de Nefertari.

La fresque : C’est la scène d’offrande à Osiris. La composition de cette scène est symétrique à celle de Nefertari et Atoum, seul un éventail les sépare.

Descriptif de la fresque (Sens du parcours, de gauche à droite)

Nefertari :

Dans cette scène, Nefertari est toujours vêtue de la même manière, ou presque, elle n’a plus ses belles boucles d’oreilles. Dommage ! Un oubli du peintre ?

Ses plumes de Maât traversent toujours le ciel Pet. Elle tend le bras et tient un sceptre Sekhem, symbole de puissance. 

Autour de Nefertari, le texte proclame :

Colonne 1 : « Présentation des offrandes à son père 

Colonne 2 : Osiris, le grand dieu, 

Colonne 3 : par sa fille, la GÉR, Maîtresse des Deux Terres, 

Colonne 4 : Nefertari, aimée de Mout, Juste De Voix ».

Les offrandes : 

Devant elle, des offrandes. Nefertari n’est pas venue les mains vides. Il y a trois plateaux chargés de riches offrandes : des carcasses de bovins, plusieurs longes arrière, des cuisseaux, des côtes de bœuf, des têtes de bœufs, des fruits, des légumes, des galettes, des pains et bien d’autres aliments.

Au-dessus de toutes ces offrandes, cinq cassolettes où brûle de l’encens ou de la myrrhe.

Les neuf colonnes de texte au-dessus des offrandes confirment l’intention du dieu de pourvoir en retour aux besoins de Néfertari. 

Sens de lecture : de gauche à droite

Colonne 1 L’apparition de Ra dans le ciel
Colonne 2 l’infinité auprès de lui (neheh)
Colonne 3 l’éternité auprès de lui (djet)
Colonne 4 toute dilatation de cœur (joie) auprès de lui.
Colonne 5 Osiris, qui réside dans l’Ouest,
Colonne 6 Ounnefer (dieu parfait, reconstitué), roi des Vivants (les morts),
Colonne 7 le grand dieu, maître de la Terre Sacrée
Colonne 8 seigneur de l’infinité

Colonne 9 seigneur de l’éternité

Le Pavois :

De l’autre côté des offrandes, un pavois sur lequel reposent quatre vases canopes. Ces vases à tête humaine sont les représentations des fils d’Horus. Ils protègent les organes vitaux momifiés. Dans certaines tombes ce ne sont pas les fils d’Horus qui assurent ce rôle de protection mais les déesses IsisNepthysNeith et Serket.

Les fils d’Horus, de la gauche vers la droite :

Amset protège le foie (comme Isis).

Hâpi protège les poumons (comme Nephtys), souvent représenté avec une tête de babouin.

Douamoutef protège l’estomac (comme Neith), souvent représenté avec une tête de faucon.

Kébehsénouf protège l’intestin (comme Serket)crée

La Nébride :

Dessous ce pavois, se trouve un vase. 

Dans celui-ci, un bâton est planté autour duquel s’enroule une fleur de lotus et sur lequel est nouée une Nébride tachetée (fétiche Imyout).

Celle-ci sert à conserver les humeurs du dieu (les liquides du cadavre). Elles serviront à la recomposition du corps.

Osiris :

Il a la peau verte, et est représenté assis. Il possède une barbe factice retournée, comme les dieux morts. Il est coiffé de la couronne Atefcomposée de plusieurs éléments, d’abord d’une mitre centrale faite de tiges végétales nouées au sommet et surmontées d’une boule, ensuite de deux plumes et enfin d’un disque solaire.

Ses mains à hauteur du thorax tiennent deux sceptres symboles de pouvoir. Dans la main droite, il tient le sceptre Nekhakha, en forme de fouet ou flagellum. Dans la main gauche, il tient le sceptre Heka, le crochet.

Son trône est identique à celui de Thot avec le même double symbole de la haute et la basse Egypte, le Sema-Taouy. nier soutient un toit aux formes arrondies. La cloison intérieure est tressée et dorée..

Son trône est aussi posé sur une natte de roseaux, lui-même posé sur le signe biseauté de Maât.

Derrière, un grand éventail maintenu par le signe Chen (symbole d’éternité) le sépare du dieu Atoum.

Les textes près de l’éventail :

Comme Ré : 

Protection

Vie : Ankh

Stabilité : Djed

Domination : Ouas

Toute santé : S N B

Toute protection : fleur de lotus

La mosaïque :

Afin de respecter la largeur du mur et de ne pas déformer les personnages, j’ai rogné d’une dizaine de centimètres la largeur des plateaux des offrandes.

Que ce fut difficile d’identifier clairement les offrandes ! La documentation que j’avais n’était pas assez précise. Heureusement que mes neveux ont eu la bonne idée de m’offrir un livre magnifique sur la Valée des Rois et des Reines. J’ai pu ainsi identifier clairement les carcasses des bovins et les autres aliments. Merci à eux.

Par contre, une fois fini, je me suis aperçu de deux erreurs.

La première, concerne la main droite de Nefertari qui tient le Sceptre Sekhem. Je lui ai fait une main gauche ! Je vais bien évidement refaire ce détail dans les jours à venir.

La deuxième erreur vient de sa boucle d’oreille. Dans toutes les autres scènes de cette annexe, Nefertari porte les mêmes boucles d’oreille celles qu’elle avait reçues d’une princesse étrangère. Je lui ai fait tout naturellement ces mêmes bijoux avant de m’apercevoir qu’elle n’en portait pas dans cette fresque. Mais alors, pourquoi ne porte-t-elle pas de boucles d’oreille ? D’une scène à l’autre, elle a toujours la parfaite même tenue. Le peintre aurait-il oublié de les dessiner ?

Par respect pour l’œuvre originale je vais bien évidement corriger.

Je me console en pensant que « La plus belles de toutes » sera quand même toute aussi belle et pour l’éternité.

Les différentes phases de la création de la mosaïque, de septembre à décembre 2016.