Descriptif de la fresque (Sens du parcours, de gauche à droite)

Le texte du chapitre 94 : Le chapitre 94 fait partie de la troisième partie d’un recueil qui traite de la transfiguration. Les égyptiens appelaient l’ensemble de ces formules « Sortir au jour ». En 1842 le Russe Karl Richard LEPSIUS l’a nommé « Todtenbuch » (« Livre des Morts » en français). Ce terme, qui n’est pas approprié est resté. Les premiers exemplaires datent de -1700 et le plus récent de 63. Il y est recensé 192 chapitres.

Selon le site Osirisnet.net :

« Vois, Ô Grand, celui qui voit son père, le préposé au Livre de Thot. Me voici venue en bienheureux Akh (spiritualisée, efficiente…), possesseur d’un Ba, et équipée des écrits de Thot. Apporte-moi vite le messager d’Aker (c-à-d Akerou, le dieu de la terre à tête de lion) en qui est Seth. Apporte-moi le godet et la palette, ce plumier de Thot et les secrets qui y sont attachés (Thot et Seth sont tous deux les représentants de Héqa, la puissance magique par excellence). Attention, ô dieux ! Je suis un scribe. Apportez-moi les lymphes d’Osiris, avec quoi je puisse écrire, que je publie ce que dit le grand dieu. Elles seront bonnes pour moi, chaque jour, les bonnes choses que tu as ordonnées pour moi, Ô Hor-Akhty. J’ai pratiqué l’équité et apporterai l’équité ».

Elle est debout, les bras ballants. Elle est habillée comme la scène précédente, avec Ptah.

Nefertari récite le texte qui se trouve derrière elle.

La reine demande à Thot son gobelet, sa palette de scribe ainsi que les formules magiques qui y sont liées. Elle obtiendra alors le pouvoir du dieu. 

Le texte devant Nefertari, selon Osirisnet.net (de droite à gauche) :

La GÉR, la maîtresse des Deux Terres, Nefertari aimée de Mout, Juste de Voix ».

Devant elle, une haute console maintient un vase. Sur celui-ci une grenouille, symbole de l’éternité et à côté la palette du scribe Ptah.

En dehors de cette scène, il est toujours représenté dans la célèbre scène de la pesée du cœur, scène psychostasie (chapitre 125 du Livre des Morts). Il y tient le rôle du scribe des dieux qui note le résultat. 

Ce dieu est représenté avec une tête d’ibis. Il est parfois coiffé du disque lunaire.

  • Il porte un large collier de perles noires, rouges et vertes (mais pas en or). Une écharpe blanche descend de son épaule droite jusqu’à sa ceinture.
  • Il porte un pagne blanc et or noué par un nœud Tit à sa ceinture. Ce signe représente Isis. Il est toujours rouge, puisque associé aux menstruations. C’est un symbole de fécondité. 
  • A l’arrière de celui-ci se détache une queue postiche très colorée.

Il tient dans la main droite un sceptre Ouas et dans la main gauche le hiéroglyphe de la vie : Ankh.

Il est assis sur un trône à dosseret, décoré de motifs rouges et verts sur fond noir. Les bords dorés dessinent les contours. 

Sur fond rouge, le Sema-Taouy qui est le double symbole de la haute et de la basse Egypte. Les motifs s’entremêlent, renforçant ainsi l’union des deux terres.

Le trône est posé sur un support en natte de roseaux, lui-même posé sur le signe biseauté de Maât.

  • « Formule pour obtenir le godet et la palette du scribe auprès de Thot dans la nécropole, par l’Osiris, 

Le texte derrière Thot (de haut en bas)

Protection

Vie : Ankh

Stabilité : Djed

Domination ou force : Ouas

La longueur du mur de mon garage m’a contraint à décaler le texte du chapitre 94 à droite, et donc de l’autre côté du passage.

Cette mosaïque fut un véritable défi pour moi. Le texte est long et il y a beaucoup de hiéroglyphes qui étaient complexes à tracer et à coller. 

Vous aurez remarqué que derrière le trône à dosseret, il y a une prise de courant, avec son cache. Evidemment, c’est un anachronisme, c’est bien la preuve que l’on est bien dans un garage.  

J’ai réussi à mettre en évidence la transparence de la robe de Nefertari. On y voit désormais à travers le fin tissu ses bras et ses fins mollets. « La plus belles de toutes » est magnifique.   

Dans la cinquième et sixième colonne du chapitre 94, sur la partie inférieure, il manque des hiéroglyphes. J’ai cherché en vain de la documentation capable d’identifier ces hiéroglyphes manquants. J’ai retrouvé dans les archives du Getty des photos qui avaient été faites par l’équipe d’Ernesto Schiapelli. Mais, ces photos très anciennes et très abîmées montraient déjà que le stuc avait été décollé.

Sur le net, j’ai cherché, en vain, des exemplaires du chapitre 94. Il existe, au British Museum, le célèbre papyrus d’ANI. Celui-ci est connu parce qu’il est exceptionnel de par sa qualité et son état de conservation. De plus ce document est de la même époque que Nefertari. Malheureusement, le British Museum n’expose que la scène psychostasie, la pesée du cœur. 

Les différentes phases de la création de la mosaïque, de février à juin 2016.